Beaucoup de critiques littéraires ont décidé que Sartre était un médiocre romancier.
A voir. Relisons donc « Le sursis ».
C’est le deuxième volume des « Chemins de la liberté ».Il vient après « L’âge de raison » dans lequel l’action se déroulait le 13 juin 1938. Et c’est dans les six premiers mois de 1939 que Sartre avait travaillé dessus, donc, son écriture était quasi contemporaine des événements qu’il rapporte. Le pacte germano-soviétique intervenant le 23 aout 39, Sartre -avec la majorité des français- pressent que la guerre ne sera pas évitée.
A cette époque Sartre a déjà écrit, à chaud, dix chapitres de « l’âge de raison ».Le 3O
décembre 1939, les éditions Gallimard annoncent la publication de ce premier
volume pour 1940.
L’action se passe du 23 septembre 1938 au vendredi 30 septembre, date de
l’accord imposant à la Tchécoslovaquie la cession du territoire des Sudètes.
Le roman de Sartre se clôt au Bourget, sur la sortie de l’avion de Daladier, et
stupéfait de voir accourir enthousiastes des français vers lui, alors qu’il
sait qu’il a perdu l’honneur et la partie face à Hitler, et il murmure « les
cons ! ».
Depuis son baraquement au service météo, le soldat Sartre confie à Simone de
Beauvoir qu’il a décidé de ne publier les deux premiers romans de sa trilogie
qu’ensemble pour monter la cohérence du projet. On sait par exemple » qu’il a
décidé de modifier la trajectoire du personnage communiste Brunet , le rapprochant
de Mathieu, professeur comme Sartre.
Comme Honoré de Balzac, dans sa trilogie, Sartre reprend d’un volume à l’autre,
les mêmes personnages. Mais la grande
originalité, dans « le sursis » c’est la multiplication des visions. Le simultanéisme.
La narration simultanéiste consiste à multiplier les récits du roman dans un mouvement central, pour souligner le caractère collectif du sujet. Une scène commencée, par exemple, gare de l‘Est à paris fait écho avec une autre qui se déroule ,au même moment, à Marseille, une troisième à Angoulême . l’action progresse ,fragmentée, découpée en mosaïque , pour donner le sentiment qu’une nation entière, saisie dans la nasse de la mobilisation, soumet chaque personnage à une réaction individuelle qui souvent, exprime sa classe sociale,ais pas touours. Le procédé simultanéiste, (emprunté au Dos Passos de « Manhattan Transfer ») fait exploser le schéma classique d’un narrateur central.

Désormais ,pour Sartre, le roman balaie l’ histoire de tout en peuple en prenant ds personnages emblématiques dans divers lieux dans des couches sociales différentes. Emblématiques, mais pas schématiques. Sartre laisse une liberté inattendue à chacun d’eux, avec son caractère et se débattant dans ses contradictions. Mathieu, l’intellectel, sent tout au long du livre qu’il est séparé de la classe populaire et en souffre..Le voici dans un train ,sldt au miliu d’autres soldats : » »le serrurier et le typo sortrent des buteilles de leurs usettes ;le serrurier but au gouot et tendis sn litrevilonise :
-Un coup d picrate ?-Pas tout de suite.
-Tu sais pas ce qui est bon. »
Ils se turent, accablés de chaleur. Le serrurier gonfla ses joues et soupira doucement, le représentant alluma une High Life. Mathieu pensait »ils ne m’aiment pas, ils me trouvent fier. » Pourtant il se sentait attiré par eux, même par les dormeurs ,même par le représentant :ils bâillaient, ils dormaient, ils jouaient aux cartes, le roulis ballottait leurs têtes vides mais ils avaient un destin ,comme les rois, comme les morts. »
Cette solitude et cette coupure de l’intellectuel devant les couches populaires hantera Sartre jusqu’à sa mort et marquera son tardif et énorme Flaubert, «L’ idiot de la famille ».

Stylistiquement, Sartre emprunte beaucoup à la technique du montage cinématographique parallèle. On plonge dans les foules soumises aux décisions d’hommes politiques montrés souvent comme d’inconsistantes marionnettes. Il « zoome » sur quelques hommes et quelques femmes, les abandonne, les reprend, les sonde, tripatouille en bon existentialiste leurs muscles et leur cerveau non pas paisiblement et avec distance humaniste mais avc un acharnement amer.
Le deus ex machina qui fait avancer l’action , c’est la TSF . Ce qui permet de mettre en évidence les effets de la psychologie de masse sur une nation entière. Ici, mobilisation, explications, propagande patriotique, rôle et propagation des rumeurs incontrôlables dans les ateliers, en famille, dans les cafés, et la coupure bourgeoisie-classe ouvrière,homme-femmes omniprésente.
« Le sursis » est une réussite dans ses ruptures, ses sauts, passages d’un lieu à un autre sans jamais que la narration s’enlise ou s’effilcohe.il y a là une grande maitrise. Le roman montre le collectif d’une nation en multipliant les facettes et les perspectives.. Bourgeois, intellectuels, ouvriers, antimilitaristes ou va-t’en guerre, journalistes ou marginaux, père de famille ou aventuriers, tout y est. Sartre ne cache pas que le rôle des femmes est marqué par un manque de culture politique et un manque d’influence – on les écoute peu, trait de l’époque. Le machisme règne.
Il reste évident que l’intellectuel Mathieu est visiblement le porte- parole des positions politiques et philosophiques sartriennes, surtout quand on compare les lettres de Sartre à Simone de Beauvoir, à l’époque.

Avec plus de 20 personnages qui se heurtent, se répondent. Visible jubilation
du montage rapide, enchainé, alterné, avec des parallélismes entre les actions,
pensées intimes , situations, monologues intérieurs, visions kaléidoscopiques,
temps individuels percutant le temps collectif, personnages historiques vus dans les
actualités, réactions des anonymes aux
« nouvelles » à la TSF. On passe d’un train de mobilisés pris de
frousse face à une nuée d’avions peu identifiables à un raisonnement d’une
conscience politique » malheureuse ». On glisse d’une histoire d’amour sordide
dans un hôtel, à une scène courtelinesque de commissariat de police. On passe
d’une plage Juan- les- pins à une brasserie de Montparnasse, d’un bateau en
Méditerranée à des affiches de mobilisation placardées place Maubert. On passe d’une gare aux terrasses des grands
boulevards, d’une discussion d’ouvriers à un bar pour mondains. Les juifs Weiss et Shalom, par exemple, se
déclarent pour la guerre contre les Allemands. D’autres se soumettent par la discipline du Parti Selon un
communiste, il y a l’assurance que, quoi qu’il arrive, l’URSS est avec eux.
Pour l’un, la guerre ou la paix, ça ne changera rien : toujours
exploité ! Pour un autre, la guerre mènera soit au fascisme, en cas de
victoire allemande, soit au bolchevisme, en cas de victoire française. Il y a
une foule de personnages qui ne
saisissent point les événements .
D’autres tentent d’expliquer les causes de la crise : « Notre grande erreur nous l’avions faite en 1936, lors de la remilitarisation de la zone rhénane. Il fallait envoyer dix divisions là-bas. Si nous avions montré les dents, les officiers allemands avaient leur ordre de repli dans leur poche. Mais Sarraut attendait le bon plaisir du Front populaire et le Front populaire préférait donner nos armes aux communistes espagnols ».
Sartre met en évidence l’importance de la radio .Ce sont les bulletins d’information
qui font avancer
le roman.
La réussite narrative de Sartre, c’est
que, dans cet éventail sociologique si large ,
tout reste étonnamment clair.
On a les informations brutes manifs du coin de la rue et pensées disséminées,
œil-camera, citations, collages surréalistes s’insèrent d’une manière cohérente
et virtuose pour donner une photo ahurissante de cet avant-guerre.. il y a
également le puissant excitant des emboitages métaphoriques (la Tchécoslovaquie
violée par le mâle allemand) .on reconnait aussi les thématiques obsessionnelles de Sartre.
Il multiplie les scènes où la
chair est visqueuse, molle, blanchâtre, en trop. Nous retrouvons l’analyse
phénoménologique de Roquentin devant une racine d’arbre dans « la Nausée »,
et cette notion de » contingence » (répondre à la question
« qu’est-ce que je suis venu foutre sur terre !.. » tel qu’il
‘exprime dans ses lettres et dans le tardif et bref opus de « Les mots » ce qu’il ressent depuis
l’enfance… La matière inerte enrobe tout, la Nature chantée par les romantiques
est un piège, mais aussi la chair des hommes et des femmes ressemblent à un énorme machin en trop. Une
absurdité molle, asphyxiante de la Matière partout affole Mathieu…
»Quelqu’un avait couché là. les couvertures se tordaient en corde, la taie d’oreiller était sale et froissée, de miettes de croissant jonchaient le drap. Quelqu’un :moi. Il pensait : c’est moi qui ai couché là. Moi le 15 juillet, pour la dernière fois Mais il regardait le lit avec dégout :son ancien sommeil s’était refroidi dans les draps, à présent c’était le sommeil d’un autre. Je ne dormirai pas ici. Il se détourna et pénétra dans le bureau :son dégoût persista. Un verre sale sur la cheminée Sur la table, près du crabe de bronze, une cigarette brisée : un foisonnement de crins secs s’en échappait. Quand est-ce que j’ai cassé cette cigarette ? Il lui pressa sur le ventre et sentit sous ses doigts un crissement de feuilles mortes. »

Ce sentiment philosophique si sartrien de patauger et de s’engluer dans un chaos de matière se redouble ici d’un sentiment historique absurde puisque cette mobilisation aurait pu être évitée avec un autre personnel politique et d’autres décisions des nations européennes. On découvre un peuple estourbi par la nouvelle, et obsédé par la répétition historique, se souvenant de la proche boucherie de 14-18.Ici la nausée est à la fois physique, politique, métaphysique, vertigineuse. Les hommes avachis, en sueur s’engueulent.
»Charles se sentait sale à l’intérieur, un paquet de boyaux collants et mouillés : quelle honte. »
Les hommes dans un train sont comparées à des insectes ; au milieu de cette foule indifférenciée, apparait, parfois, une femme, « belle comme une star de cinéma » au milieu des vareuses militaires poisseuses. On note l‘opaque, passive et épuisée présentation des accouplements : sexe, étreintes moites et corps graisseux dans l’orgasme sur des matelas affaissés comme s’ils venaient tous d’un bordel miteux.. Sartre met en évidence les regards sournois, les visages durs, les méfiances, la guerre silencieuse des regards, entre fanfarons et paniqués, entre rusés et futurs planqués. Même le catholique Daniel pense : »je suis las d’être cette évaporation sans répit vers le ciel vide ».
L a lourdeur des consciences et leur cargaison de vices encombre ces hommes serrés dans des wagons ou des chambrées .La sombre expérience décrite ici mènera sombre constat de sa pièce « Huis clos » …Oui « l’enfer c’est les autres » sur un quai de gare, dans une chambre d’hôtel avec un couple qui se défait, comme si ses personnages étaient tous voués à « un destin de sang » et tous devenus « morts en sursis ».

C’est un énorme fleuve d’angoisse qui coule à ras bord dans ce roman. Le livre bruisse d’une sauvage étrangeté et une brutalité sociale .chacun prisonnier dans la cloison hermétique de sa classe. Le fantôme de l’improbable solidarité entre intellectuels et ouvriers plane sur toute la trilogie des » chemins de la liberté ». Livre qui pue la fatigue, l’angoisse de ces journées de septembre 39 avec une étonnante vérité et une cruauté jamais cachée. on y sent la pagaille et l’impréparation et le découragement d’un pays. On se demande d’ailleurs ce qu’un nouveau Sartre ferait actuellement, avec cette technique simultanéiste , pour montrer la diversité et les contradictions des « gilets jaunes » sur leurs ronds -points.
Les personnages essaient de se « dépatouiller », je ne trouve pas d’autre mot, avec quelque chose qui est fondamental et unifiant : l’anxiété et l’impuissance. Au fond le narrateur Sartre retrouve la révolte du jeune Antoine Roquentin et sa nausée de prof du Havre, il l’a retrouvé agrandi et rendue épique et tragique par la mobilisation dans le moindre village français. On comprend la rage et le dépit de l’intellectuel devant un tel évènement et son regret que la classe ouvrière européenne et ses leaders n’aient pas renversé pas le cours de l’Histoire. Ce qu’a écrit la critique littéraire de l’époque.
Les critiques de l’époque, (en octobre et novembre 1945) ont d’abord remarqué les effets physiques de la peur, vomissements et suées, tremblements et fièvre. On retrouve la » nausée » sartrienne puissance dix..« je préviens le lecteur qu’il s’agit d’un livre écœurant (..) Une immonde odeur de latrine.. » écrit Henriot dans « le Monde ». On avait déjà dit la même chose quand Zola survint dans le roman français, puis quand Céline publia « Voyage au bout de la nuit ». D’ailleurs, Sartre se place dans cette lignée naturaliste. Il y a du roman- reportage, comme dans zola (qu’il pastiche ouvertement dans un passage qui rappelle « la curée »..) il y a des dialogues argotiques et une fascination des convulsions morbides du petit homme anonyme de la rue, façon Céline. Mais s’y ajoute ici des débats entre militants, les communistes et l’autre Gauche. la virulence critique systématique, du bourgeois français, entre le trône et l’autel, le volontarisme moral de Sartre lui-même
On se demande si le Sartre de cette époque ne traine pas encore on ne sait quel péché originel, quel relent de catholicisme mal compris, en décrivant les couples en sueur sur un lit ahanant dans n ne st trop quelle atmosphère de péché.… il y a entre hommes et femmes une curieuse danse sournoise, pénible. Les « collages » plus ou moins amoureux donnent l’impression que les couples se cramponnent, et s’affrontent dans des draps douteux, nageurs en noyade entre pulsions de désir et hésitations sentimentales..
Pour résumer Sartre, sarcastique, mais aussi rageur amer, exhibe le carnaval funèbre d’une nation. La grotesque bouffonnerie historique a eu son chroniqueur.
On comprend que la publication de ce roman en 1945 ait fait l’effet d’une douche froide dans un moment d’union nationale et de » les lendemains qui chantent » de ces années de reconstruction.
***

Extraits du « Sursis »
«Un corps énorme, une planète dans un espace à cent millions de dimensions ;
les êtres à trois dimensions ne pouvaient même pas l’imaginer. Et, pourtant,
chaque dimension était une conscience autonome. Si on essayait de regarder la
planète en face, elle s’effondrait en miettes, il ne restait plus que des
consciences. Cent millions de consciences libres dont chacune voyait des murs,
un bout de cigare rougeoyant, des visages familiers, et construisait sa
destinée sous sa propre responsabilité. Et pourtant, si l’on était une de ces
consciences, on s’apercevait, à d’imperceptibles changements, qu’on était
solidaire d’un gigantesque et invisible polypier.
***
Deuxième extrait.
Il est exemplaire de ces strates
de réalité exprimées dans une même coulée d’écriture. Nous sommes dans
un restaurant.
« La guerre ah ! oui, la guerre. Non, non, dit Zézette, pas la radio, je ne
veux plus, je ne veux plus y penser. Mais si, un peu de musique, dit Maurice.
Chersau, goddb, ch chrrr, mon étoile, informations, les sombreros et mantilles,
j’attendrai demandé par Huguette Arnal, par Pierre Ducroc, sa femme et ses deux
filles à La Rochelle, par Melle Eliane à Calvi et Jean-Francois Roquette pour
sa petite Marie-Madeleine et par un groupe de dactylos de Tulle pour leurs
soldats, j’attendrai, le jour et la nuit, reprenez un peu de bouillabaisse, non
merci dit Mathieu, la radio crépitait, filait au-dessus des places blanches et
mortes, crevait les vitres, entrait en ville dans les étuves sombres(..) Servin
avait repoussé son assiette, il lisait la page sportive de Paris-soir, il
n’avait pas eu connaissance du décret de mobilisation partielle, il avait été à
son travail, il en était revenu pour déjeuner, il y retournerait vers les deux
heures ; Lucien Régnier cassait des noix, entre ses paumes , il avait lu les
affiches blanches, il pensait :c’est du bluff ; François Destut garçon de
laboratoire à l’institut Derien torchait son assiette avec du pain et ne
pensait rien, sa femme ne pensait rien, René Malleville, Pierre Charnier ne
pensaient rien. Le matin la guerre était un glaçon aigu et coupant dans leur
tête et puis elle avait fondu , c’était une petite mare tiède. Ma poupée
chérie, le gout épais et sombre du bœuf bourguignon, l’odeur de poisson, le
chicot de viande entre deux molaires, les fumées du vin rouge et la chaleur,
chaleur ! Chers auditeurs, la France, inébranlable mais pacifique, fait
résolument face à son destin. »
..
Superbe article, Paul !
J’ai dévoré les Chemins de la Liberté alors que je n’avais pas vingt ans.
Je ne les ai jamais plus relus à ce jour.
Est-ce que le Paul Edel d’aujourd’hui a relu Le Sursis avec les mêmes yeux que le Paul Edel de l’époque ?
Probablement pas, c’est impossible !
Pourrait-on avoir un résumé des deux ressentis à la lecture ?
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j’avais été déjà enthousiasmé, adolescent , Jazzi il y a bien longtemps par le kaléidoscope sartrien si bien construit et par le réalisme des dialogues.
avec les années qui passent et surtout la lecture de la correspondance entre Sartre et Simone de beauvoir, je découvris que le Sartre romancier était,d’abord un journaliste fabuleux doublé d’un sacré autobiographe.. il tenait ses « carnets »..- il reste toujours au plus prés de ce qu’il a vu, vécu, compris de ce terrible moment d’un pays qui entre en guerre!
Il me semble c’est à partir de cette expérience de la « mobilisation » qu’il est devenu le Sartre « engagé » qui veut désormais faire comprendre à ses compatriotes qu’on peut infléchir une politique dans l’engagement militant et politique.Non,clame-t-il, les catastrophes d’un pays ne sont pas des malédictions venues du ciel,comme un nuage de sauterelles, mais de quelques hommes politiques à la manœuvre. ce qui me frappe c’est justement que les romans que je lisais à 18-20 ans, de Stendhal à Sartre, et de Camus à Proust.. j’avais déjà un choc qui se renouvelle 40 ans plus tard… j’ai peu varié.je me souviens qu’à 16 ans, le choc en lisant dans ma pension d’argentan(Orne) « Sous le soleil de Satan » de Bernanos, il reste le même en rouvrant ce texte. Pareil pour Faulkner et « Pylone ».
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Multiplicité des personnages Sartre.
Dans ce cas, Sartre témoin. Journaliste de grande valeur plutôt que romancier. Mettant en lumière l’imbécillité humaine de l’époque. Hélas il devient plus tard personnage politique. Et tombe dans ce qu’il réprouvait. D’un système, à un autre aussi minable.
Difficile d’être cohérent dans une vie faite d’erreurs, jadis comme aujourd’hui…
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Tout ce que je peux vous dire, en ces moments dramatiques, inhumains, étrangement pérennes, c’est que la littérature sert à distraire le mammifère supérieur de sa vie si courte et si contrainte, si chiante.
Une honorable distraction, aussi ridicule que les aiutres !
Point barre …
A mettre de côté, avec le déodorant idéologique qui convient.
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« Pourrait-on avoir un résumé des deux ressentis à la lecture ? »
RESUME
Première lecture, jeunot, aucune prothèse optique
Seconde lecture, récente, accompagnement Afflelou
L’ai-je bien descendu ?
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Tu oublies le flambeau, JC !
Première lecture : bien haut
Seconde lecture : en berne !
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Peter Handke, l’un des deux prix Nobel 2019 !
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Quelle joie Jazzi de voir le Nobel attribué à Handke dont j ai souvent parle dans le POINT puis sur mon blog…
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Soyons sérieux, le Nobel qu’il soit de la Paix ou de la Littérature, on s’en bat les amygdales externes depuis toujours ! Ne prenons pas les clowns du Nobel Circus pour autre chose que des comiques…
La nouvelle importante du jour, c’est la macronisation de notre devise nationale
Liberté Egalité Fraternité Impuissance Mensonge
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Paul, il faut aller sauver l’honneur du soldat Handke sur la RDL !
Je me charge du plus coriace…
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RÉPUBLIQUE DES LIVRES
« Evidemment ! Tout blog, dont celui-là, prestigieux, est un bistroquet virtuel pour freluquets diplômés …
Dans l’espace malsain d’un bar-tabacs normal, réel, vivant, les trois-quart des commentateurs à la Renato auraient la frousse de se faire péter la gueule et la fermeraient…
Le numérique est le refuge des âmes faibles.
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RÉSUMONS
Il y a celles et ceux qui parlent, écrivent, jugent, au nom de leur ego idéologique foireux.
De braves gens…
Ne vivant que dans le vide sidéral de l’irréalité, de l’illusion, de mots creux !
Actes concrets ?
Néant.
Il y a celles et ceux qui bougent, secouent le cocotier, font tomber les singes savants de l’arbre sec.
Se méfiant de l’horreur numérique, du mensonge, et d’eux mêmes…
Essayant de sauver le naufragé, d’aider le voisin, des « faisants » balayant devant leur porte…
Reconnaissance ?
Néant.
.
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Contrairement à ce que croient les éboueurs littéraires au jugement sentant la moraline agressive, toute oeuvre est absolument indissociable de son auteur. L’oeuvre admirable d’une ordure reste admirable et en même temps enfant d’un monstre…
Et alors ?
Pro serbe ou pro kosovar ou pro croate ou antisémite ou communiste, Peter Handke écrit, pense, vit et définit ses propres choix. Au nom de quoi peut-on lui reprocher ses prises de position ? Que les humanistes étroits sortent prendre l’air …
Ils trouveront en eux même, tous, le bien et le mal soigneusement, humainement, enlacés.
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En lisant votre bel article je n’ai pu m’empêcher de replonger au hasard dans les trois volumes de Los caminos de la libertad parus chez Losada (Buenos Aires) entre 1948 et 1950 dans la traduction de Manuel M. Cardoso et Miguel de Hernani, achetés « clandestinement » dans la Librairie française du Paseo de Gracia de Barcelone en 1967. J’avais 16 ans et ce fut un bouleversement dont je retrouve des échos dans ce que vous dites. Jamais lus en français. C’est le moment de s’y mettre… maintenant ou jamais…
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Le grand Sartre mesurait 1,53m.
Indissociable de l’auteur, borgne, son oeuvre s’en ressent.
Forcément.
N’est il pas vrai ?….
Et Simone ?
1,70m
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Oui, mais il avait les bons centimètres dans la culotte, JC : « parva sed apta » (petite mais bien adaptée)…
Et Simone ?
ça lui plaisait bien !
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« catholicisme mal compris? »
Il me semble que JPS se targue quelque part de sa parenté avec Schweitzer, ce qui n’est pas vraiment un brevet de catholicisme.
Le Dos Passos a beaucoup pesé sur cette’ génération qui essaie parfois de répondre à la question de Ramuz, comment écrire un roman à l’âge du cinéma. Il faudrait voir quels films Sartre a dans la tête . Les grandes narrations éclatées ne manquant pas filmiquement parlant. Gance Eisenstein, Griffith…
Peut-on trouver que les images sartiennes de matière, de corps blanchâtres, peuvent paraitre à certains lecteurs un brin systématiques et franchement répulsives? On aura compris que c’est mon cas.
Bien à vous.
MC
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JiBé
De formation scientifique sérieuse, lourde, prégnante, respectable, je crois qu’il n’y a pas de « bons », ni de « mauvais » centimètres … Qu’est ce que c’est que cette moraline lamentable, appliquée à un outil de mesure tout à fait laïc : le centimètre international ?i
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JiBé
De formation scientifique sérieuse, longue, lourde, prégnante, respectable, éprouvée, je crois qu’il n’y a pas de « bons », ni de « mauvais » centimètres …
Ne déconnons pas avec la mesure !
Qu’est ce que c’est que cette moraline lamentable, appliquée à un outil de mesure tout à fait laïc : le centimètre international ?
Bon ? Mauvais ? Beurk…..i
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Ou trouve-t-on, pour peu que l’on regarde, la grande voix de Carnot, celle bien plus réduite de Plon plon,, la première Vie de François de Sales avec gravures de Chauveau, le français goûtu du Président de brosses, un Journal de Corsaire époque Grand Siècle, j’en passe et des meilleurs? A Champerret, bien sur! A Février prochain dans cet impensable Bunker!
MC
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